Contribution de Claire Mayeux Chapitre 2 : Séjours chez l’Habitant, Récoltes de Thé et Dégustations. |
Peu m’importait d’aller au petit coin derrière une vieille porte en bois non loin du cochon de la famille tranquillement occupé à s’engraisser, je m’y sentais accueillie, chouchoutée. Je regrette peut être une seule chose : avoir posé la question relative aux œufs de 100 ans. Etant donné la propension de ces gens à avoir envie de vous faire plaisir, ils n’ont pas tardé à m’en faire goûter. Comment vous expliquer avec des mots cette odeur de souffre et d’ammoniac qui se dégage de ces œufs de cane naturellement brun et vert foncé entourés d’une gelée conservés des semaines durant dans une espèce de boue à base de cendre, de chaux, de riz…J’ai eu beau me rincer la bouche avec mon verre de thé, de bière chinoise voire d’alcool local, rien n’y a fait…Au risque et au péril de vos estomacs donc !
Parfois regardée avec de grands yeux quand je leur expliquais que j’étais passionnée par le thé, je passais vraiment pour une hurluberlue quand ils comprenaient que j’étais jeune maman de deux enfants (la politique de l’enfant unique règne ici en maître) me baladant sans mon époux en sac à dos à l’autre bout du monde en quête de la petite feuille de Camellia Sinensis !
A mon âge, née dans une famille comme les leurs, j’aurais dû me lever à l’aube, me rendre dans les plantations, et ce, tous les jours que composent la saison des récoltes de thé à l’instar de nos vendanges. C’est ce que j’ai eu l’occasion de faire avec certaines familles. Aller à la rencontre des femmes dans les plantations, suivre un cours de «ramassage de bourgeons» en bonne et due forme, me faire taper sur la main avec un grand sourire parce que je ne faisais pas comme il fallait , assister à la pesée (directement dans les plantations ou chez le fermier), mettre les feuilles entamant leur processus de flétrissage sur des claies de bambous… les étapes se répétaient à l’identique dans chaque famille mais chaque instant était différent. |
Nous allions tranquillement rejoindre Morphée avec ce ronronnement lancinant de radio ou de musique chinoise, toutes lampes allumées dans chaque maison, cabanon, chaque lieu organisé pour manufacturer le thé de façon artisanale.
Texte : Mademoiselle Thé pour La Nouvelle Presse du Thé
Crédit Photos : © Mademoiselle Thé 2011
*Je décris plus longuement la récolte du thé sauvage et la manufacture du thé vert ici : http://www.mademoiselle-the.fr/category/g-carnets/carnet-de-voyages/chine/
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